(Vendredi 22 juillet 2005)
C'est alors que le Mont Blanc surgit à nos yeux : magnifique ! Le froid commence à se faire vif. Nous doublons une cordée moins rapide, certains ascensionnistes semblent être déjà affectés par des débuts de gelures. Arrivés au col de la Brenva, un vent violent nous contraint à revêtir le "Goretex" afin de nous protéger des rafales qui soufflent sans discontinuer.
C'est alors qu'une sensation merveilleuse m'envahit, celle que plus rien ne peut nous arrêter désormais ! Je ne peux retenir une larme d'émotion : ça y est, c'est le "bon" jour, pour enfin "décoller" sur une roue…
La présence de mon ami Pierre me fait revenir à la réalité, il reste encore plus de 500 mètres de dénivelé jusqu'au sommet. Or, c'est là que généralement le vent devient violent, que la fatigue se fait sentir, et que le mal des montagnes tape les tempes… Mais notre rythme est régulier, pas après pas, nous avançons, une évidence qui ne l'est plus forcément à cette altitude… Le Mont Blanc se laisse désirer, l'antécime apparaît peu à peu, mais le sommet n'est toujours pas là… Je repense à cette nuit d'acclimatation, trois jours avant, dans le massif de l'Oisans aux environs de 3600 m d'altitude, à souffrir de maux de tête. Je ne regrette rien car, aujourd'hui, la mécanique est en marche, bien rôdée, et le rêve se réalise.
(Suite du
récit
=> Chapitre 3 )
© 2006 Bouché-Perrin