... Le MTT
alpin
est né, de la combinaison du MTT et du terrain de montagne...
... L'envie
d'ouvrir
un nouveau tracé, une ligne technique et esthétique...
Le projet OBIOU 2003 n’aurait certainement jamais vu le jour sans cette «Virée alpine» réalisée en juillet 2002 : une traversée de 10 jours à travers les Alpes françaises, suisses et italiennes, pour un dénivelé négatif cumulé de 12 000 mètres avalé sur des itinéraires difficiles. Plus qu’un simple parcours sportif, c'est une complicité entre deux individus dans la pratique d'un sport, le MTT, poussé à l'extrême, qui s'est renforcée sur les contreforts des plus belles parois des Alpes. Meije, Eiger, Mont Blanc… que de grands noms, qui font rêver bon nombre de randonneurs d’altitude ou d’alpinistes.
C’est modestement que ces sommets ont été parcourus durant l'été 2002 sur leurs pentes les moins extrêmes et les moins austères : comme cet itinéraire qui part du pied de la grande paroi du Viso depuis le refuge Quintino Sella, ou celui de l’arête mythique du Hornli au départ de la Hutte au Cervin. Pierre et Thierry se plaisent en effet à ouvrir des itinéraires, toujours à la limite entre deux mondes, celui des randonneurs et celui des alpinistes…
C'est là
que
le « MTT alpin » est né, de la combinaison du MTT et
du terrain de montagne, avec ses règles, son éthique et
ses
risques. Le concept de la «cordée»,
complètement
nouveau dans cette discipline est venu s'y ajouter et s'est
révélé
efficace.
De retour
après
cette expérience haute en couleurs et en émotions, Pierre
et Thierry savent qu’une page dans l'histoire du MTT est tournée
mais que l’histoire aura une suite. L’envie de poursuivre le rêve
: plus de difficulté, plus de pente, plus de vide… pousser la
pratique
qui vient de naître à un niveau plus élevé.
C'est ainsi que le projet «Obiou 2003» s'est naturellement imposé après un an de gestation. L’idée d’un «vrai » sommet, dans un massif (le Dévoluy) ayant gardé un esprit sauvage, une nature intacte et un contexte aventure, pourtant si proche (moins de 100 km de Grenoble) mais peu fréquenté si ce n'est des randonneurs. Sera-t-il "monocyclable" ou pas ? "Passage délicat" sur une bonne partie de l’itinéraire indique la carte IGN par des pointillés rouges… Que cela signifie-t-il sur une roue ? Les témoignages et conseils recueillis ne sont pas favorables : « Comment allez-vous faire ? Il y a beaucoup de vide… eh puis ce n’est que du rocher ! » Mais l'envie naît au détour d’une carte, d’une photo, de l'aspect esthétique d'une montagne. Rien de rationnel là-dedans, juste l'envie d’ouvrir un nouveau tracé, une ligne technique et esthétique.
C'est au cours de la deuxième semaine d’août que le projet est mis à exécution. Pierre, 29 ans, lillois d'adoption, disposant d’une semaine d’avance l’a mise à profit pour une reconnaissance générale du terrain, parfaire l’entraînement et régler son nouveau prototype de selle spécialement conçue pour l’occasion (mais ceci est une autre histoire…) Thierry, 36 ans, grenoblois, revient d’un séjour sur l’Ile de beauté avec au détour une première tentative de descente du Monte Cinto.
© 2004 Bouché-Perrin