Mont Blanc, altitude 4808 mètres sur une roue...
Le récit (Chapitre 5)

(Vendredi 22 juillet 2005)

Un saut, deux sauts, trois sauts… un tour de roue,   quelques sauts… un autre tour de roue… un faux pas, et c'est le pied au sol (transition d'un équilibre précaire vers un autre équilibre précaire)… Le piolet en main, au cas où, pour la sécurité. Au bout de la corde, la présence de Pierre me rassure, presque à cheval sur ce sentier aérien, prêt à s'élancer sur la pente opposée, en cas de chute de ma part.

Les instants qui suivent sont magiques, d'une intensité extrême, la concentration est totale. Je "surfe" réellement sur le plus haut sommet d'Europe. Dans un océan de montagnes, à la recherche de "ma plus belle vague", je l'ai enfin trouvée et je la savoure!

45 minutes non-stop de pures sensations sur une roue pour réaliser l'intégrale de l'Arête sommitale du Mont Blanc par l'itinéraire de l'Arête des Bosses !

1h30 s'est écoulée depuis notre arrivée au sommet. La suite de l'histoire est un retour à la réalité : fixer à nouveau l'engin sur le sac, chausser encore les crampons et gagner au plus vite les basses altitudes.  15h15 : Refuge Vallot (à 4362 m d'altitude) et pause casse-croûte. 18h : Refuge de l'Aiguille du Goûter (3817 m). On abandonne définitivement les crampons. 19h45 : Arrivée enfin au refuge de Tête Rousse (3167 mètres) qui sera notre abri pour la nuit.
Je suis prêt à faire de beaux rêves : rêve qu'un jour le Mont-Blanc sera descendu en intégral à MTT…

Texte : Thierry Bouché (Août 2005)
 

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