Aconcagua, altitude 7000m sur une roue (février 92)
- Communiqué de presse -
 

- POINT CULMINANT DES AMERIQUES -

"RECORD MONDIAL D'ALTITUDE
EN
MONOCYCLE TOUT-TERRAIN"
 

(ARGENTINE - CORDILLERE DES ANDES)


RECIT D'UNE AVENTURE !

"19 Février 1992, il est 15h. Altitude 5500m sur les pentes de l'Aconcagua, un individu enfourche un drôle d'engin et s'élance dans la descente. Peu de spectateurs à cette altitude, le vent fait rage, seuls les condors bravant les airs se demandent ce que les humains ont encore inventé là. A ce moment des sensations étranges envahissent l'homme chevauchant le drôle d'engin et dans sa tête une idée résonne : "ça marche" ... ça roule devrait-on dire. En effet la silhouette enchaine virage sur virage. Il fait beau ce jour, la "sentinelle de pierre" est toujours là, hautaine, ravie d'avoir empêché l'individu d'exécuter ses acrobaties depuis son sommet. Finalement cette tempête de neige en plein mois de février, alors que personne ne s'y attendait, a permis de rappeler qu'on est ici en haute montagne, et pas n'importe qu'elle montagne : le point culminant des Amériques, s'il vous plait. La silhouette continue sa progression, la roue unique se distinguant très nettement du décor recouvert de neige étincelante. Une seule roue, mais alors quel est cet engin, direz-vous ? Un monocycle tout terrain. Non, pas un monocycle tel que ceux aperçus dans les cirques, mais un monocycle adapté à la pratique en montagne. La preuve, c'est que même par des conditions extrêmes de température et d'enneigement, Thierry Bouché est en train d'accomplir l'exploit qu'il projetait et pour lequel il avait eu bien du mal à être pris au sérieux ... "


QUELQUES PRECISIONS ... SUR LE MTT
 

(HIER)

Le hasard a bien fait les choses :

- en janvier 1990, rencontre d'un être passionné de cyclisme, de montagne et de nature avec un monocycle.

- parti de l'intuition que cet engin a d'exceptionnelles qualités, est né un nouveau sport permettant d'allier sentiment de glisse et mode de déplacement du cycle, tout en restant une pratique nature.

La curiosité et la passion ont fait le reste :

- conception d'un véritable engin tout-terrain : le MTT, ayant des ressemblances avec d'autres engins mais ayant ses propres caractéristiques.

- mise au point d'une technique appropriée.

- définition du MTT comme suit :
"monocycle adapté à la pratique en tout-terrain, utilisé sans artifice extérieur lié à l'équilibre ou à la motricité."

De nombreux projets toujours concrétisés :

- multitude de "premières" dans les massifs montagneux de France et d'Outre Mer : plus de 70 à ce jour.

- le record d'altitude (5500m Aconcagua/Argentine) en MTT vient s'ajouter au record de dénivelé, établi dans les Alpes Françaises en Octobre 1990 (trilogie totalisant un dénivelé de 5300 m en descente en 12h).
 

(AUJOURD'HUI)

De défrichages en rencontres, le MTT intéresse :

- au départ issu d'un rêve, l'équilibre, le monocycle pour beaucoup d'entre nous a été entraperçu au cirque, et dans l'inconscient collectif cet engin qui parait inaccessible, attire ...

- dans la lignée des nouveaux sports tels que le saut en élastique, le surf des neiges ou la descente en eaux vives, le MTT est un sport à sensations accessible au Grand Public.

- d'une volonté de faire partager une pratique personnelle, s'est constituée une structure juridique sous forme d'association loi 1901 : "MTT Sensations".

Le MTT, un sport à part entière :

- visant à retrouver l'équilibre naturel, le MTT résulte d'un jeu du corps avec un point d'appui unique au sol.

- le MTT répond à des règles, requiert l'apprentissage d'une certaine technique, et pose les bases d'une compétition.

- après avoir été la pratique solitaire d'un précurseur, le MTT a gagné le Grand Public, grâce à l'organisation de leçons d'initiation, de stages et de séances d'entrainement.

Le MTT, un nouveau mode d'expression qui se conjugue en 3 temps :

- une utilisation urbaine comme moyen de locomotion,

- une activité de loisir ayant pour but la promenade en famille,

- et une pratique extrême, porteuse de sensations fortes dans les descentes en pentes raides.
 

(DEMAIN)

Relever le défi :

- faire progresser le MTT en terme de difficulté : toujours plus haut, toujours plus raide.

- organiser la première véritable compétition.

- convaincre les fabricants de cycles de diffuser le produit à plus grande échelle.

- poursuivre le déploiement du MTT : nouveaux pratiquants, reconnaissance des milieux officiels, renforcement de la médiatisation (déjà plus de 40 passages médias à ce jour).

Communiquer la passion :

- continuer à transmettre le goût de l'aventure MTT pour qu'il devienne une histoire collective.

Tout reste à faire ...

- d'autres réalisations en MTT suivront, les idées ne manquent pas :
que ce soit en France en accomplissant le premier tour du Mont Blanc (1993), ou à l'étranger en établissant un nouveau record d'altitude par la descente depuis le point culminant du continent africain, le Kilimandjaro (1994).


RECORD A L'ACONCAGUA

Plusieurs raisons ont contribué au choix de cette destination :

- lieu sur Terre le plus "roulable" à cette altitude (7000 m)
- caractère extrême des conditions rencontrées : températures basses, vents violents, risques d'oedème ...

en faisaient un terrain de jeu idéal permettant de repousser plus loin les limites du possible.
 

Déroulement de l'action :
- 14.02.92, départ de Grenoble pour un vol à destination de Buenos Aires (Argentine).
- 15.02.92, traversée d'Est en Ouest pour gagner Mendoza, dernière ville avant la Cordillère. Démarches pour l'obtention des autorisations d'ascension.
- 16.02.92, en bus ralliement de Puente Del Inca à 200 kms, point de départ de la marche d'approche. Etablissement d'un premier campement à 3500 m d'altitude.
- 17.02.92, 2ème journée de marche, arrivée au camp de base situé à 4300m, permettant l'ascension de l'Aconcagua par sa face Nord.
- 18.02.92, installation du camp et montage du MTT.
- 19.02.92, montée au camp I, Nido Del Condor à 5500 m, et établissement du record d'altitude par la descente en MTT jusqu'au camp de base.
En raison de l'enneigement exceptionnel à cette époque (neige présente à partir de 4500 m), il eut été vain de procéder à une 2ème tentative de record depuis le point culminant cette fois. Le but de hisser le MTT au rang des autres sports déjà pratiqués sur l'Aconcagua est tout de même atteint, le MTT ayant pu mettre en exergue à travers cette réalisation ses grandes facultés d'engin tout-terrain.
 

Financement de l'opération :

Autofinancement de la quasi totalité des dépenses. Le projet n'ayant pas été toujours pris au sérieux, considéré comme prématuré et peu rentable vis à vis des sponsors potentiels, il n'a reçu qu'une aide en matériel de la part de 2 sociétés (Clavel Sports à Grenoble, et Lafuma).
 

Les clés de la réussite :

- motivation, préparation, rapidité et composition légère de l'équipe (2 personnes).


- Texte : Cathy PERRIN (février 1992) -
 

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© 1992 Bouché-Perrin